Prendre un congé sabbatique : durée, conditions, financement

Par Expert Monster

Qui n’a jamais rêve de faire un break de quelques mois ? Beaucoup de salariés, si l’on en croit ce sondage de Airbnb, affirment que 53% des Français souhaiteraient prendre un congé sabbatique. Pour la majorité, il est question de découvrir de nouvelles cultures (60%), apprendre une nouvelle langue (42%) développer de nouvelles compétences, apprendre de nouvelles choses (36%) ou encore reprendre ses études (33%). Mais au-delà du fantasme, quelles sont les conditions d’un congé sabbatique et à quoi sert-il vraiment ?​

Le congé sabbatique, c’est quoi ?

Le congé sabbatique, kézako ? Il s’agit d’une période d’absence pour convenance personnelle hors congés payés et RTT. Cet accord mutuel entre employeur et employé et soumis à certaines conditions, stipule que le contrat de travail est suspendu et le salarié n’est pas rémunéré.

A l’issue du congé sabbatique, le salarié retrouve son poste (ou un poste similaire) au sein de l’entreprise. Qu’il s’agisse de faire du bénévolat, apprendre une nouvelle langue, découvrir d’autres cultures ou réaliser un projet personnel, le congé sabbatique permet au salarié de sortir de son environnement de travail actuel temporairement.

Le but est de pouvoir se lancer dans un projet étalé sur plusieurs mois sans perdre son emploi pour autant.

Pourquoi prendre un congé sabbatique

Le congé sabbatique est sensé avoir un impact positif sur le salarié. Il revient avec une nouvelle énergie, des compétences inédites, des idées fraîches, une meilleure confiance en soi, plus d’autonomie, de motivation et davantage de productivité.

  • Prendre un congé sabbatique réduit stress et anxiété

Une étude américaine a d’ailleurs suivi 258 universitaires chez qui la pratique est courante depuis des années. Parmi eux, 129 sont partis en congé sabbatique. A leur retour, l’étude a noté une baisse de stress, un bien-être général par rapport à leurs 129 collègues en fonction avec en bonus, des changements positifs qui duraient dans le temps.

A en croire le sondage Airbnb, 30% des Français pensent que cela permettrait d'éviter le burn-out voire même de quitter son emploi (12%). Avis aux intéressés…

  • Développer ses compétences lors d’un congé sabbatique

Considérez l'ensemble des avantages que peut apporter une interruption de carrière à la société. Un employé qui a passé six mois à voyager dans une partie reculée du monde reviendra par exemple avec de meilleures capacités de communication ou une plus grande prise de conscience du point de vue des autres personnes.

De plus, l’absence temporaire d’un membre d’une équipe est un excellent exercice pour tester l’organisation interne. Un congé sabbatique est aussi l’opportunité idéale pour faire naitre de nouveaux talents ou développer les compétences de certains salariés.

Conditions et durée d’un congé sabbatique

Le congé sabbatique s’étend sur une durée de 6 à 11 mois maximum (il ne s'agit donc pas vraiment d'une année sabbatique), avec suspension de salaire. Vous pouvez cependant très bien travailler ailleurs et ainsi gagner un revenu tiers.

Si vous prévoyez de prendre un congé sabbatique, vous devrez tout d’abord vérifier la politique de votre entreprise et soumettre une proposition concrète à votre employeur.

Notez qu’il y a trois conditions principales pour accéder au congé sabbatique :

  • Avoir minimum 36mois d’ancienneté dans son entreprise actuelle ;
  • Avoir au moins 6 années d’activité professionnelle à son actif, consécutives ou non ;
  • Ne pas avoir été en congé sabbatique ou autre congé de transition professionnelle au cours des 6 dernières années.

Congé sabbatique et indemnités

En effet, le congé sabbatique n’est pas rémunéré, sauf clause exceptionnelle figurant dans votre contrat de travail ou convention collective. Il s’agit d’une suspension de contrat à effet immédiat.

Il existe cependant des façons de percevoir un revenu durant son congé sabbatique :

  • Financer son projet avec ses jours de congés

Vous pouvez tout à fait financer votre congé sabbatique avec vos jours de congés payés. Il faudra vous y prendre à l’avance et demander un solde de vos congés acquis avant votre départ.

Vous pouvez également reporter vos jours acquis à partir de la 5e semaine de congés payés annuels, et ce pendant une durée maximale de 6 ans. Cela n’est pas valable pour les RTT.

  • Indemnités chômages

Attention : vous ne toucherez aucune indemnité chômage durant votre congé sabbatique. Si vous décidez de ne pas revenir chez votre employeur à l’issue de votre congé, vous n’y serez également pas éligible.

Si vous souhaitez changer d’entreprise, de voie, ou prolonger votre congé pour diverses raisons, optez plutôt pour la rupture conventionnelle, pour un peu qu’elle soit acceptée par votre employeur.

  • Travailler pendant son congé sabbatique

Il est tout à fait légal de travailler pendant son congé sabbatique. Attention cependant à bien respecter les clauses de votre contrat de travail, notamment celle de non-concurrence avec votre employeur ayant accepté ledit congé.

Comment demander un congé sabbatique

Bonne nouvelle. Le monde du travail ne voit plus d’un mauvais œil ce désir de faire une pause dans sa vie professionnelle. Quelques grandes entreprises françaises comme les banques et assurances l’encouragent même.

Timidement mais sûrement, les employeurs commencent à entrevoir les bénéfices à tirer de cette expérience. Pour preuve, aux États-Unis, 15% des employeurs proposent désormais des congés sabbatiques (payés ou non) à leurs salariés selon Society for Human Resource. Si le premier à le faire fut McDonald’s en 1977, aujourd’hui, des géants comme Intel, Patagonia ou Adobe Systems encouragent leurs employés à sauter le pas.

Alors lorsque vous demanderez votre congé sabbatique à votre employeur, ne soyez pas trop défaitiste. Préparez un dossier en béton armé avec toutes les compétences et choses positives que vous apporterez à votre employeur dès votre retour. Vous n’êtes pas forcé de préciser la nature de votre congé sabbatique, mais il serait tout de même bienvenu de le faire.

D’autant plus qu’avec l’externalisation des compétences, votre employeur devrait trouver des intérimaires, freelances et CDD compétents pour vous remplacer.

Réintégration à l’issue d’un congé sabbatique

Tout devrait bien se passer lors de votre retour de congé sabbatique, tout du moins légalement parlant.

Votre employeur est tenu de vous redonner votre ancien poste ou de vous en proposer un autre plus ou moins similaire, a minima payé autant que lors de votre départ.

Il peut cependant qu’au bout de 6 mois à 1 an de congé sabbatique, les choses aient changé :

  • Pour vous : blues du retour, volonté de changement de carrière, de pays… Essayez dans la mesure du possible d’obtenir une rupture conventionnelle afin de conserver vos droits ;
  • Pour l’employeur : 6, 8, 10mois, c’est long pour une entreprise ! Il se peut que votre employeur vous ait remplacé pour de bon, auquel cas il vous proposera un poste qui ne vous convient absolument pas et vous forcera à partir de vous-même.

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Nous le disions plus haut : de plus en plus de recruteurs – surtout les grandes entreprises – sont ouverts au congé sabbatique et à ses conditions exceptionnelles. Faut-il encore trouver l’employeur ouvert à cette option ! Chez Monster, nous vous mettons en relation avec des milliers de recruteurs à la recherche d’un profil comme le vôtre. Créez votre compte candidat gratuit dès maintenant et insérez-y votre CV sans plus attendre.