5 idées reçues sur la diversité en entreprise qu'il faut bannir d'urgence

La diversité en entreprise fait encore peur à certains employeurs. Alors comment réagir face aux clichés les plus répandus ? Éléments de réponse avec Yohanna Chemouny, directrice de l’agence Diversidées.
Pour certains candidats, l’entrée sur le marché du travail est un choc quand ils réalisent que leur nom, leur accent, leurs vêtements peuvent être un frein à leur embauche.
« Avant de chercher un emploi, ces jeunes n’avaient pas cette notion d’être visible ou invisible » confirme Yohanna Chemouny dont l’agence de relations publiques aide les entreprises dans leur politique de la diversité. Confronté à des idées reçues, comment un candidat peut-il les réfuter ?
1. Il faudrait se fondre dans la masse
Faut-il éviter photo et adresse sur la lettre de motivation et le CV comme certains le conseillent ? Yohanna Chemouny estime que c’est une erreur. « Les candidats ont tendance à s’autocensurer car ils pensent que leur différence peut les desservir ».
Au contraire, mieux vaut jouer la carte de l’honnêteté car « après tout, un recruteur peut récolter beaucoup d’informations via les réseaux sociaux ».
Et puis, la singularité a du bon. « Une étude récente a montré que des jeunes diplômés avaient été recrutés justement parce qu’ils osaient être eux-mêmes ». Se distinguer c’est bien mais attention cependant à ne pas vous transformer en porte-parole sous peine de « devenir prisonnier d’un stéréotype ».
2. Il faudrait éviter certains sujets
On pense notamment à l’origine ethnique mais surtout à la religion. « Il y a un fantasme autour cette question. C’est un sujet qui inquiète les recruteurs qui ne savent pas l’aborder. Le candidat peut désamorcer le sujet pour entamer un dialogue ».
Comme le voile par exemple. Une entreprise ne peut pas vous refuser un emploi pour cela légalement.
« Mais si vous faites dix entretiens qui se soldent tous par des échecs, il est peut-être temps d’aborder le sujet avec votre interlocuteur. Ce qui séduit un employeur, c’est un candidat qui cherche à trouver une solution. Et surtout, connaissez vos droits précise la directrice de Diversidées car certaines questions sont interdites lors des entretiens de recrutement ».
3. Mieux vaudrait ne pas mentionner son handicap
85% des handicaps étant invisibles, c’est donc au candidat de choisir d’en parler car en aucun cas, la loi ne l’y oblige. Mais il a tout intérêt à jouer la transparence car « ce qui compte, c’est la compétence ».
Attendre d’être au sein de l’entreprise pour mentionner un handicap peut creuser une brèche dans la relation de confiance entre employé et employeur.
4. Pas de réseau pro, pas de job
Malheureusement, dans certains secteurs, avoir un « mauvais nom » et une « mauvaise adresse » peut fermer des portes. Désormais, il existe des moyens efficaces pour contourner cet écueil.
« Il existe des intermédiaires comme les associations (Nos Quartiers ont du Talent) ou les cabinets de recrutement spécialisés dans la promotion de la diversité (Mozaik RH) qui aident à compenser ce manque ».
Et pourquoi ne pas faire des recherches sur les entreprises qui vous intéressent ? « C’est intéressant de lire les témoignages d’employés, se rendre à des salons professionnels et les réseaux sociaux pour appréhender leur engagement face à la diversité ».
Et puis, mieux vaut éviter d’attendre d’avoir son diplôme pour démarcher : effectuer des stages pendant ses études est une manière efficace de nouer des contacts, de « s’affirmer et oser aller vers cet inconnu qui peut faire peur ».
5. La diversité en entreprise est source de conflits
Si certaines entreprises pensent encore ainsi, les expériences menées jusqu’à présent tendent à prouver le contraire. La diversité est avant tout une richesse pour les entreprises, « certaines en font même un atout commercial. Et puis quel intérêt d’avoir des personnes qui ont toutes suivi le même cursus scolaire » ?
Il est grandement temps comme le dit Yohanna Chemouny « de se réconcilier avec la réalité de notre société. »
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Edité par Pauline Jagoury