Comment se démarquer sur le marché de l'emploi en période de crise
Selon Kristalina Georgieva, la directrice générale du FMI, le monde pourrait traverser une crise économique semblable à celle de 1929. En attendant que l’économie française redémarre doucement, on ne peut que se poser des questions sur la recherche d’emploi dans un contexte aussi incertain.
Sous l’impact de la pandémie, le monde n’est plus le même. Entre les entreprises et l’industrie à l’arrêt, les commerces fermés, le chômage partiel, les arrêts de travail pour gérer les enfants privés d’école, il est encore très compliqué de prévoir précisément comment l’économie et donc l’emploi vont redémarrer. Entre tétanie et attente prudente, force est de constater que du côté des candidats, la stratégie adoptée pour trouver un emploi va devoir changer à la sortie du confinement.
Etre encore plus rigoureux sur sa recherche
Que vous soyez à la recherche d’un emploi ou motivé par un désir de changement, il faut plus que jamais cibler la ou les entreprises qui vous intéressent plutôt que d’envoyer des candidatures à tout-va. « Plus qu’avant, le candidat doit s’assurer qu’il pourra s’épanouir dans l’entreprise qu’il vise. Il doit se renseigner sur la culture de l’entreprise, ses valeurs, ses missions pour éviter les mauvaises surprises ultérieurement » suggère Thierry Julienne, associé chez Kreno consulting, un cabinet de conseil spécialisé dans le recrutement, la formation et l’accompagnement des équipes.
Argumenter ses soft skills
Dans un marché de l’emploi qui risque d’être très concurrentiel, les compétences douces vont aussi permettre aux candidats de se distinguer pendant cette récession. Durant cet enfermement forcé, les entreprises ont (re)découvert que certaines qualités étaient cruciales au sein de leurs équipes. « Les recruteurs vont encore plus être en demande de profils capables de sortir du cadre, qui savent faire preuve de créativité, d’agilité, d’imagination et de courage » remarque le consultant. Pour identifier ses soft skills, « le candidat doit se demander ce qu’il peut apporter de plus notamment lors de situations difficiles ». Et lorsqu’il s’agit de remettre son CV à jour ou les mentionner lors d’un entretien, il faut « pouvoir citer 2 ou 3 exemples de soft skills en précisant le contexte, l’action et le résultat » pour éviter de tomber dans les généralités et les à-peu-près.
Rester visible
En temps « normal », on le sait, il est toujours recommandé de garder son réseau actif. Post-confinement, il sera indispensable - si vous l’avez un peu délaissé - de le réactiver car pour Thierry Julienne, « un réseau professionnel permet de rebondir et de se nourrir des expériences des autres ». En maintenant le contact avec votre sphère professionnelle, vous êtes ainsi à l’affût d’offres mais aussi d’informations cruciales relatives à votre secteur d’activité. Et surtout, ne négligez votre présence et vos actions sur les réseaux sociaux professionnels qui vous rappellent au bon souvenir d’éventuels recruteurs.
Se préparer à des modes de recrutement à distance
Si certaines entreprises ont continué à recruter pendant le confinement, elles l’ont fait à distance et cette méthode va certainement perdurer. Il est fort probable que les recruteurs continuent la recherche de talents en s’appuyant sur l’entretien d’embauche en vidéo, au moins lors des premières étapes de recrutement. Pour le candidat, il sera aussi impératif de se préparer à cette rencontre virtuelle et ses codes bien précis.
Penser à l’intérim
Si vous êtes en recherche d’emploi, pourquoi ne pas vous tourner vers l’intérim en attendant de décrocher un CDI ? Début mai, 250.000 demandes d’embauche de saisonniers étaient répertoriées par Qapa, notamment dans l’agriculture (200 000), la logistique (10 000), la grande distribution, (10 000) l’agroalimentaire (10 000) et l’hygiène-propreté (5 000).
Miser sur la mobilité interne
Si avant le 16 mars, vous aviez certaines frustrations au sein de votre entreprise, sachez que cette « guerre » peut aussi avoir modifié le regard de votre hiérarchie sur ses équipes. « Parmi mes contacts, un bon nombre de directeurs généraux ou de directeurs commerciaux pensent à reconfigurer leurs équipes. Ils envisagent de se séparer de personnes qui n’ont pas de plus-value particulière pour chercher des profils capables d’apporter quelque chose d’autre à leur entreprise, comme notamment des spécialistes dotés d’une compétence particulière qui manquent à l’équipe ». Pour certains dirigeants, cette crise aura aussi été révélatrice de talents. « Certains salariés auront déçu tandis quand d’autres auront émergé en faisant preuve d’adaptabilité, de force de proposition, des profils capables de bousculer les idées reçues et d’apporter des actions innovantes ». Cette prise de conscience pourrait donc créer du mouvement au sein des entreprises et l’associé de Kreno consulting suggère la patience. « Plutôt que de changer d’entreprise, il peut y avoir de l’évolution en interne si on a su devenir remarquable pendant ces quelques semaines ».
Oui à la candidature spontanée mais….
Avec un marché de l’emploi en berne, mieux vaut réfléchir en amont à l’envoi de CV non sollicités. Pour Thierry Julienne, « ce type de candidature a du sens si le candidat détient une compétence intéressante dans un domaine particulier. Pour qu’elle aboutisse, il faut aussi bien cibler l’entreprise et dans ce cas, il a des chances d’intéresser le recruteur ».
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