Salaires en 2025 : augmentations et tendances prévues

2025 : une année sous le signe de la modération salariale

Les prévisions pour 2025 confirment une tendance globale à la modération des augmentations salariales, marquant une rupture avec les années précédentes où les hausses étaient portées par des besoins urgents de compétitivité et de rétention des talents. Bien que l’augmentation médiane des salaires atteigne 3,5 %, plusieurs facteurs expliquent cette dynamique.

· Le contexte économique global

Depuis 2023, la stabilisation de l’inflation a permis aux entreprises de revoir à la baisse leurs budgets d’augmentation salariale. En 2024, près de 47 % des entreprises avaient déjà réduit leurs prévisions salariales en raison d’un climat économique plus exigeant, marqué par une récession anticipée et des résultats financiers modestes.

Alors que les entretiens annuels se profilent, près de la moitié des entreprises interrogées par WTW indiquent qu’elles ont réduit leur enveloppe allouée aux augmentations par rapport à 2024.

Cette tendance n’est pas propre à la France. Les États-Unis et l’Allemagne prévoient des augmentations similaires (+3,7 %), tandis que le Canada se situe à +3,6 %. Cependant, certains pays comme le Brésil (+5,9 %) et la Chine (+4,6 %) affichent des prévisions bien supérieures, portées par des dynamiques économiques différentes.

· Hausse des salaires en 2025 : que dit la situation économique ?

Mais l’augmentation des salaires n’est pas seulement due à l’augmentation généralisée des prix. Elle est aussi causée par la pénurie de candidats qualifiés qui oblige les entreprises à revoir leur politique salariale à la hausse. La DARES (Direction de l'Animation de la recherche, des Études et des Statistiques) comptait 520 000 emplois vacants au 3e trimestre 2024 dans les entreprises du secteur privé (hors agriculture, intérim, particuliers employeurs et activités extraterritoriales).

Certaines incertitudes économiques (croissance faible, ralentissement de certains secteurs, diminution des investissements etc.) persistent, sans parler de la progression des chiffres du chômage s’établissant à 7,3 % au deuxième trimestre 2024, selon l’Insee.

S’ajoutent à cela les prévisions inquiétantes de l'INSEE, l'OFCE ou de la Banque de France qui anticipent une remontée du chômage en 2025. L’Observatoire des conjonctures économiques (l’OFCE) prévoit d’ailleurs la destruction de près de 143 000 emplois en 2025.

· Les priorités des entreprises en 2025

En 2024, les salaires ont globalement suivi l’inflation, tirés par des augmentations collectives visant à soutenir le pouvoir d’achat des salariés. Dans ce contexte, les employeurs ont également pris le parti d’accorder des primes ponctuelles pour fidéliser leurs collaborateurs les plus performants.

La dernière étude sur les salaires du cabinet de recrutement Robert Half souligne une politique de rémunération 2025 différente, se basant de plus en plus sur des critères individuels :

• 48 % des entreprises envisagent des hausses de salaire indexées sur les performances individuelles ;
• 23 % n’envisagent des hausses que pour rester compétitives par rapport au marché ;
• 62 % des entreprises pensent que la présence des salariés dans les locaux influe sur leurs chances d’obtenir augmentations et promotions.

En dépit de cette modération, les employeurs cherchent donc à rester attractifs sur un marché de l’emploi toujours en tension. Près de 37 % des entreprises ont rencontré des difficultés à attirer et à retenir les talents en 2024, un chiffre toutefois en baisse par rapport à 2022 (-7 points). En réponse, plusieurs initiatives stratégiques ont été adoptées :

• Amélioration de l’expérience salariée : 80 % des entreprises placent cet aspect comme priorité.
• Diversité, équité et inclusion (DEI) : 73 % des employeurs s’engagent à renforcer ces dimensions, en anticipation de la Directive Européenne sur la transparence des rémunérations prévue pour 2026.
• Formation et développement des compétences : 66 % des entreprises investissent dans ces domaines pour s’adapter aux besoins changeants.
• Flexibilité au travail : 55 % des entreprises intègrent des pratiques comme le télétravail accompagné.

La réalité des hausses de salaire 2025

Les augmentations salariales réelles varieront selon les entreprises et les secteurs. En moyenne, une entreprise sur quatre prévoit des hausses supérieures à 3,9 %, tandis qu’une autre sur quatre anticipe des augmentations inférieures à 3 %. Ces disparités révèlent des stratégies salariales adaptées aux priorités sectorielles et économiques.

Quels secteurs affichent les plus fortes hausses de salaire en 2025 ?

Bien que la moyenne nationale d’augmentation soit établie à 3,5 %, certains secteurs se distinguent par des hausses salariales beaucoup plus significatives, portées par une forte demande et une pénurie de talents.

· TI, digital et métiers techniques

Les métiers liés aux technologies de l’information et au digital continuent d’afficher des hausses importantes, allant de 5 % à 12 % selon les fonctions. Les postes d’ingénieur en cybersécurité, d’architecte cloud et d’expert en intelligence artificielle sont particulièrement recherchés. Cette tendance reflète :

• La transformation numérique des entreprises, combinée à une augmentation des cybermenaces, renforce la demande pour ces profils.
• Les entreprises recherchent des talents ayant une expertise pointue, souvent difficile à trouver.

· Les métiers à impact écologique

Face à la transition énergétique et aux exigences de durabilité, les métiers liés à l’écoconception, au recyclage et à la responsabilité sociale des entreprises (RSE) voient leurs salaires augmenter de 8 % à 10 %. Les entreprises valorisent les compétences associant techniques et stratégies durables pour répondre aux attentes réglementaires et sociétales.

· Juridique et finance

Les professionnels du droit et de la finance continuent de bénéficier de rémunérations compétitives. En 2025, les hausses salariales atteindront en moyenne 4 % à 7 %, avec des pointes à 15 % pour les avocats en M&A ou les directeurs de la conformité. Cela s’explique par :

• Des entreprises recherchant des experts pour naviguer dans un environnement réglementaire complexe.
• Si l’IA optimise certaines tâches, elle crée aussi de nouveaux besoins en matière de conformité et d’analyse financière.

· Santé et sciences

Les professions de la santé et des sciences affichent également des hausses notables, portées par des besoins croissants en innovation médicale, en recherche pharmaceutique et en gestion hospitalière. En particulier, des rôles comme directeur médical, pharmacovigilance ou responsable des affaires réglementaires peuvent espérer des hausses allant jusqu’à 7 %. La demande pour ces compétences reflète :

• Les difficultés à attirer et retenir les spécialistes.
• La priorité donnée à la santé publique et privée face à des défis globaux comme les pandémies.

Disparités régionales : où gagne-t-on le plus en 2025 ?

Les écarts de salaires en France restent marqués par des différences géographiques, influencées par le coût de la vie, la concentration des entreprises, et la disponibilité des talents. En 2025, ces disparités sont toujours visibles, avec une nette avance pour l’Île-de-France.

· Île-de-France : LE pôle d’attractivité salariale

La région parisienne, en raison de sa concentration d’entreprises et de son statut de centre économique, propose des rémunérations supérieures de 20 % à 30 % par rapport à la moyenne nationale. Les secteurs comme la finance, le juridique, et le digital y affichent des salaires 2025 particulièrement compétitifs. Cependant, ce niveau élevé s’accompagne d’un coût de la vie plus important, en particulier dans l’immobilier.

· Les nouvelles régions dynamiques : PACA et Nouvelle-Aquitaine

D’autres régions comme la Provence-Alpes-Côte d’Azur (PACA) et la Nouvelle-Aquitaine voient émerger des pôles attractifs dans certains secteurs, notamment l’écotechnologie et l’industrie. Les salaires 2025 y sont en moyenne inférieurs de 5 % à 15 % par rapport à l’Île-de-France, mais le coût de la vie plus bas compense souvent cet écart.

· Zones rurales : un défi pour les employeurs

Dans les zones moins densément peuplées, les salaires restent globalement inférieurs, avec des baisses allant jusqu’à 20 %. Cependant, certains secteurs comme l’agriculture durable ou les énergies renouvelables commencent à attirer des talents grâce à des rémunérations compétitives et des incitations fiscales.

Les tendances salariales pour la fonction publique en 2025

En 2025, la fonction publique amorce des réformes salariales importantes pour répondre aux défis d’attractivité. Parmi les initiatives majeures, on note l’introduction de nouvelles primes et une révision des grilles salariales.

La prime de partage de la valeur

Inspirée des pratiques du secteur privé, cette prime vise à valoriser les performances individuelles et collectives. Elle représente un levier essentiel pour motiver les agents et encourager une plus grande productivité. Les montants varient selon les catégories, avec une attention particulière portée aux catégories B et C.

La révision des grilles salariales dans le public

Pour réduire les écarts de rémunération et encourager la progression de carrière, les grilles salariales des catégories B et C sont revues à la hausse. Ces changements visent également à attirer de jeunes talents qualifiés vers des postes souvent délaissés en raison de perspectives financières limitées.

Focus sur l’équité et la diversité

Dans le cadre des efforts pour renforcer l’inclusion, des initiatives sont mises en place pour garantir l’égalité des chances. La fonction publique se prépare à intégrer les directives européennes sur la transparence salariale, prévues pour 2026, qui imposeront des audits réguliers et des rapports détaillés sur les écarts de rémunération.

L’égalité salariale en 2025 : où en sommes-nous ?

La question de l’égalité salariale reste un enjeu central en 2025, particulièrement à l’aube de la mise en application de la Directive Européenne sur la transparence des rémunérations. Bien que des progrès aient été réalisés, les écarts subsistent, notamment entre les sexes.

· Les chiffres sur les écarts de rémunération

Les écarts salariaux femmes-hommes s’élèvent à 11,6 % en France à temps plein (contre 11,4 % en moyenne dans le reste de l’OCDE). Un écart qui s’explique en partie par une surreprésentation dans les emplois à temps partiel.

A ce constat s’ajoute les inégalités liées à la maternité et à la difficulté d’accès aux modes de garde, à l’origine d’interruptions de carrière plus fréquentes et prolongées pour les femmes. Selon l’Insee (2024), le salaire des femmes reste ainsi inférieur de 4 % à celui des hommes à temps de travail et postes comparables.

· Quelles mesures pour réduire les inégalités ?

Pour corriger ces disparités, plusieurs outils sont mis en place :

• Index égalité hommes-femmes : Oblige les entreprises à mesurer et publier leurs écarts de rémunération.
• Audits internes : Renforcés par la Directive Européenne, ces audits visent à identifier les écarts et proposer des correctifs.
• Sensibilisation et formation : De nombreuses entreprises investissent dans des programmes pour réduire les biais inconscients et promouvoir des pratiques de recrutement équitables.

· Dans le bon sens

Bien que des défis subsistent, l’accent mis sur la transparence et les initiatives d’équité salariale ouvre la voie à une réduction progressive des écarts. Les employeurs engagés dans ces démarches seront mieux positionnés pour attirer et retenir des talents diversifiés.

Comment optimiser votre rémunération en 2025 ?

En 2025, les opportunités ne manqueront pas pour les salariés et les candidats prêts à prendre les bonnes décisions. Alors que certaines compétences sont en tension et où la négociation est plus cruciale que jamais, voici comment faire pencher la balance en votre faveur.

· Misez sur les compétences qui cartonnent

Vous voulez vous démarquer ? Concentrez-vous sur les secteurs où les talents sont rares et où les salaires augmentent le plus vite. Identifiez les compétences recherchées et mettez à jour votre arsenal professionnel :

• Technologies et digital (intelligence artificielle, data science, cybersécurité, cloud computing) ;
• Finance (blockchain et de cryptomonnaies, gestion des risques) ;
• Transition écologique (énergies renouvelables, gestion des déchets et de l’eau, technologies propres), etc.

Les formations courtes et ciblées, souvent accessibles en ligne, peuvent suffire pour monter en compétences rapidement. Explorez les options certifiées via les plateformes reconnues.

· Changez de poste pour dynamiser votre carrière

Envie d’un vrai coup de boost sur votre fiche de paie ? Le changement d’emploi reste l’arme secrète des augmentations significatives. En 2025, les chiffres parlent d’eux-mêmes : les candidats actifs sur le marché obtiennent en moyenne +13 % contre +2 % pour ceux qui restent en poste. Suivez notre guide pour apprendre à négocier une proposition de salaire peu alléchante.

Soyez à l’écoute des opportunités, même si vous êtes satisfait de votre poste actuel. Qui sait ? Une meilleure offre peut se présenter.

· Regardez au-delà du salaire

Le salaire ne fait pas tout. En 2025, les entreprises misent aussi sur des avantages extra-salariaux pour attirer et retenir leurs salariés. C’est le moment d’en tirer profit :

• Primes et bonus : Demandez des informations sur les primes de performance ou les dispositifs collectifs.
• Flexibilité : Télétravail, horaires aménagés… Parfois, ces avantages comptent autant qu’un chiffre sur une fiche de paie.
• Formation continue : Les entreprises investissent dans leurs employés avec des programmes de développement. N’hésitez pas à en bénéficier.

N’ayez pas peur de poser des questions pendant un entretien. Ces petits plus peuvent faire une énorme différence dans votre qualité de vie.

Prenez votre avenir en main avec Monster

2025 est une année où les opportunités abondent pour ceux qui savent s’adapter. Que vous soyez en poste ou en recherche active, développez vos compétences, restez attentif aux évolutions du marché, et soyez prêt à négocier intelligemment.

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